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Comment sera Poitiers en 2030 ?

alain claeys

Actualité

Comment sera Poitiers en 2030 ?

Pour beaucoup, Poitiers sera en 2030 une ville plus verte et plus solidaire, mais aux yeux des enfants est-ce différent ? Avec leur regard innocent et pas si naïf, de petits poitevins font part de leurs requêtes auprès du maire. Surprises garanties.

alain claeys

Pour beaucoup, Poitiers sera en 2030 une ville plus verte et plus solidaire, mais aux yeux des enfants est-ce différent ? Avec leur regard innocent et pas si naïf, de petits poitevins font part de leurs requêtes auprès du maire. Surprises garanties.

Info-éco / Alain Claeys, avant de vous poser les questions ou envies des enfants pouvez-vous nous donner votre vision de la ville et de la communauté urbaine en 2030 ?

Alain Claeys / Poitiers en 2030 représentera un nouveau modèle d’agglomération et aura dépassée le schéma de Paris et des grandes métropoles. Nos concitoyens sont attachés à l’identité de territoire, Grand Poitiers l’a déjà et nous devons la cultiver. Dans cette ville à forte identité, des défis sont à relever, comme le numérique, la transition énergétique et les déplacements entre zones rurales et urbaines. Autant de conditions pour faire preuve d’audace et de bienveillance. Je ne parle pas de smart city, un mot très à la mode en ce moment, mais qui ne concerne qu’une partie de la ville. Notre patrimoine d’exception n’est pas seulement beau pour les yeux, il forge notre identité, notre histoire et à partir de cette identité forte nous devons relever les défis de notre temps. En 2030, ce ne sera pas la taille qui comptera, mais la capacité de la ville à innover avec la soif d’identité et de culture. Tous les lieux impersonnels, sans histoire seront des lieux sans vie.

Nous allons continuer à mêler l’excellence de notre patrimoine avec des interventions nouvelles, mais à  coup sûr, cette ville en 2030 sera plus fluide, la place de la voiture aura encore diminuée et les mobilités seront diversifiées. Peut-être un cœur d’agglomération où l’activité économique ne passera pas uniquement par les commerces, mais par des activités liées au tertiaire. Ce n’est pas impossible d’imaginer un plateau de 500  m2 prés de la cathédrale Sainte-Radegonde avec des chercheurs travaillant sur les métiers de demain.

Questions d’enfants

Juliette Bejaud, 14 ans, Chauvigny

Il est pénible de devoir toujours aller à Poitiers pour faire des trucs sympas. Pourrions-nous envisager d’avoir un ophtalmologue, un centre commercial, un Bistro du Boucher et des transports en commun pour nous y rendre plus facilement ? Pouvons-nous avoir un lycée à Chauvigny  ?

A. C. / Elle pose de bonnes questions.  La mobilité est importante. Du côté de Lusignan, il y a le TER et du côté de Val Vert, il y a le réseau Vitalis. Prochainement, nous allons faire une étude pour voir la capacité de l’ancienne ligne de chemin de fer afin de “retransporter” des personnes. Pour les commerces, il est intéressant de se poser la question de savoir s’il est utile d’avoir les mêmes boutiques à Poitiers et Chauvigny. Je ne pense pas, mais assurément si la mobilité s’améliore encore, l’activité économique pourra reprendre sous différentes formes. J’ajoute que la société évolue et que le concept d’hypers centres commerciaux est en recul, la tendance étant plutôt au retour de plusieurs petits commerces en circuits-courts. Ce n’est pas utopique, même les grands distributeurs travaillent de plus en plus avec le commerce de proximité. Pour le lycée, ce sera difficile au regard des tendances démographiques et de la natalité.

Nathan Nauleau, 14 ans, Poitiers

Poitiers accueillant la Gamers Assembly, pourrions-nous avoir une véritable école du jeu vidéo et des lieux dédiés à sa pratique ?

A. C. / Il existe déjà une décentralisation de la Gamers Assembly dans Grand Poitiers, à Saint-Benoît,  dernièrement à Jaunay-Marigny. Il a raison, je pense qu’il ne faut pas que ce soit une seule manifestation centrale, il faut diversifier des minis lieux de Gamers et parallèlement avoir d’autres activités comme introduire le jeu dans les musées et les médiathèques. Concernant l’école, nous avons déjà un partenariat avec le Creps (lire page VII) qui propose des stages de formation. D’une manifestation populaire, nous la transformons en véritable politique du jeu sur le territoire.

Paolo Sivignon De Abreu, 10 ans, Poitiers

J’aimerais qu’il existe plus de parcours santé dans la ville. Et dans mon quartier à Saint-Eloi, j’aimerais que les poubelles passent plus souvent et que les voitures roulent moins vite. Les obliger à rouler à 30  km, c’est possible ?

A. C. / Il a raison pour les parcours santé ! Cela se développe. A partir d’un budget participatif, des séniors de Poitiers Ouest ont réalisé un parcours santé. Il y en aura d’autres. Pour Saint-Eloi, il y a une problématique en effet, mais il ne faut pas généraliser à l’ensemble du quartier. Cela concerne quelques lieux et nous travaillons dessus. Concernant la vitesse, il a également raison, plusieurs habitants émettent ce souhait dans les réunions publiques. C’est une demande que j’entends dans plusieurs quartiers et cela fait partie de nos objectifs. Nous allons créer des espaces doux dans lesquels la route sera partagée entre les piétons, les vélos, les bus et les véhicules. Généraliser le 30 km/h en dehors des grands axes n’est pas un tabou. La question peut en effet se poser et mérite une concertation.

Isis Neveux, 12 ans, Jaunay-Marigny

Pourrions-nous avoir plus de bus adaptés aux besoins des jeunes ? Une belle piscine couverte entre Poitiers et Châtellerault serait très sympa, est-ce possible ?

A. C. / Sur le transport, le changement va se faire dès le 1er janvier, les bus Vitalis vont s’étendre vers l’ex Val Vert du Clain pour un budget de 250 000  €. Je ne sais pas s’il est pertinent de faire une piscine couverte entre Poitiers et Châtellerault car le développement n’est pas uniforme. Nous parlons de Poitiers-Futuroscope, mais n’oublions pas que Châtellerault se développe plus au Nord. Je pense que nous miserons plus sur des équipements sportifs, stades, piscines … mais dans les zones d’activités. La relation travail-maison va évoluer, les zones d’activités vont devenir des zones de vie. C’est le choix que nous avons fait pour le quartier de la gare.

Baptiste Hersand, 13 ans, Poitiers

Pouvons-nous imaginer un tramway pour se déplacer, les lignes de bus ne vont pas assez loin ?

A. C. / Il y a dix ans en arrière, un opposant aux municipales avait proposé ce projet, c’est que c’est un moyen de transport formidable, mais beaucoup trop couteux, impossible à financer pour une ville comme Poitiers, mais il y a d’autres alternatives dans les modes de déplacement.

Arsène Baudelot, 15 ans, Poitiers

Pouvons-nous imaginer que les bus de Vitalis fonctionnent au bio-carburant ou à l’hydrogène et avoir plus de pistes cyclables avec des gens qui les utilisent ? Le Clain pourrait-il être utilisé pour organiser par exemple des courses de canoë ou de barque ?

Sur les bus, notre objectif est 90  % roulant au gaz. Pour l’hybride et l’électrique, j’espère que la coopération avec Forsee Power et Heuliez conduira à de belles créations en faveur de la transition énergétique. Sur les pistes cyclables, je suis d’accord, mais dans le centre-ville de Poitiers, je préfère parler de 30km/h et voir comment partager les voies entre tous les utilisateurs. Pour le Clain, sa reconquête a déjà commencé avec l’îlot Tison.

Lilou Touzot, 10 ans, Poitiers

Pouvez-vous installer des funiculaires dans la ville ? Pouvons-nous imaginer une ville plus propre avec de grands espaces verts qui sentent bon ? Lors de grandes manifestations, est-il possible de se sentir plus en sécurité ?

A. C. / Les espaces verts existent derrière les murs, notre meilleur exemple est derrière la mairie, nous avons abattu les murs pour créer un espace vert. Idem pour l’ex Banque de France ou l’ancienne université de médecine. Poitiers est une ville verte vue d’en haut et Grand Poitiers doit mettre sa ceinture verte en avant aussi. La question du funiculaire est à l’ordre du jour (parmi d’autres solutions de déplacement) dans le cadre d’une concertation avec les habitants des Couronneries. Il faut patienter un peu. Pour sa dernière question, nous devons en effet combattre la précarité et l’insécurité pour mieux cultiver la solidarité et la créativité, qui font partie de l’identité de notre territoire.

Propos recueillis par Lydia De Abreu

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