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Commerces de proximité : le web m’a tué ?

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Commerces de proximité : le web m’a tué ?

On oppose souvent commerces de proximité et internet. Le second étant accusé d’être à l’origine du malheur des premiers. S’il est vrai que le web a bousculé nos modes de consommation, il pourrait pourtant bien constituer la planche de salut des boutiques indépendantes, notamment dans nos centres-villes.

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On oppose souvent commerces de proximité et internet. Le second étant accusé d’être à l’origine du malheur des premiers. S’il est vrai que le web a bousculé nos modes de consommation, il pourrait pourtant bien constituer la planche de salut des boutiques indépendantes, notamment dans nos centres-villes.

Oui, le commerce de proximité va mal. Et celui de centre-ville encore plus que les autres. La faute à internet, parait-il. Soyons clairs : hurler son dépit de voir le web s’imposer dans nos vies quotidiennes ne changera rien aux courbes de chiffres d’affaires en berne des commerçants de proximité. Passée la douche froide, certains d’entre eux ont donc décidé de prendre le taureau par les cornes, sur un mode résolument combattif : « Et si plutôt que de nous plaindre, nous profitions des opportunités que représentent le digital ? » Car oui le web est truffé d’opportunités de développement pour qui sait les saisir.

Le web pour se faire connaître

Dans un univers commercial où la concurrence est de plus en plus rude, le web — et notamment les réseaux sociaux — offre d’abord à un commerçant l’occasion unique et à bas coût de se faire connaître et d’entretenir la relation avec sa clientèle, pour peu qu’il accepte de concéder quelques efforts. A Niort, le Hangar Resto l’a bien compris qui publie ses menus du jour et sa programmation de concerts hebdomadaire sur Facebook à destination d’une communauté grandissante qui dépasse déjà les 3  000 fans. Récemment ouvert à Niort, le magasin Sweets partage déjà sa passion d’une certaine idée de la pop culture avec plus de 4  500 fans d’Harry Potter et autres blockbusters. Et ça marche, likes, commentaires et partages attestent de l’engagement d’internautes qui n’hésiteront pas à franchir les portes des magasins qu’ils suivent sur les réseaux sociaux lorsqu’ils auront envie de s’offrir un cadeau. Quant à tous ces commerçants qui refusent obstinément de se montrer sur ces plateformes plébiscitées du grand public — regrettant amèrement un passé à jamais révolu —, ils finiront par disparaître doucement, mais sûrement des radars. Malheureusement.

Le web pour vendre

Si le web permet à des commerçants de développer leur notoriété à peu de frais, il offre aussi l’occasion aux plus malins de générer du chiffre d’affaires. A Poitiers, la petite boutique d’antiquités Watt&Retro partage ses dernières trouvailles sur Instagram à des connaisseurs qui n’hésitent pas à réserver directement sur le réseau social. D’ailleurs, la responsable du magasin l’indique sur son compte : « Expéditions partout en France ». Comme pour affirmer que la taille ne fait pas la puissance ! Dans un autre genre, qui se souvient de la boutique de vinyls techno qui animait jadis la Grand Rue dans l’ancienne capitale de région ? Depuis 20 ans, Toonzshop a bien changé. Le magasin emploie désormais une quinzaine de collaborateurs, développe ses propres marques de vêtements dédiées aux amateurs de musiques alternatives et expédie les commandes en France et dans une partie de l’Europe grâce à un site internet performant et une présence constante sur les réseaux sociaux. Derrière chaque exemple, vous ne trouverez aucun secret. Juste la capacité d’un entrepreneur à s’adapter aux habitudes et aux usages de ses clients.

La maîtrise des outils

Se lancer sur le web, c’est bien. Mais encore faut-il en maîtriser les mécaniques. Celles qui conduiront vers le succès. Si certains jeunes commerçants se sentent à l’aise avec l’outil numérique pour prendre en charge leur communication de manière autonome, d’autres peinent à s’adapter. Patron du salon de coiffure Dessange à Poitiers, Florent Valleise à, lui, choisi de faire appel à une agence de communication spécialisée, convaincu de la nécessité d’affirmer la présence de son salon sur les réseaux sociaux pour ne pas perdre le fil de la relation qu’il entretient avec les plus jeunes. D’autres enfin choisissent de se former ou de recruter des collaborateurs compétents. Le pire consistant à ne rien faire.

Mutualiser les efforts pour réussir ensemble

Mais si le digital constitue réellement un enjeu en matière d’attractivité des centres-villes, qu’attendent les institutions et autres associations d’acteurs économiques locaux pour impulser des actions ambitieuses ? Mise en place d’un plan de formation à l’échelle d’une ville, développement de solutions e-commerce partagées, mutualisation des coûts d’animation sur les réseaux sociaux, ouverture de points de click &collect mutualisés  … les idées ne manquent pas. Reste à les mettre en œuvre avant qu’il ne soit trop tard.

Olivier Barbin

Dirigeant de l’agence de communication digitale Superfull et président de l’association des communicants RéseauCom86

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