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Ecologie, éducation et numérique, les 3 piliers de Jean-François Macaire

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Ecologie, éducation et numérique, les 3 piliers de Jean-François Macaire

Actuel président de la Région Poitou-Charentes, ancien vice-président à l’économie de Ségolène Royal, Jean-François Macaire voit en la nouvelle région une chance.

Jean-François MacaireWActuel président de la Région Poitou-Charentes, ancien vice-président à l’économie de Ségolène Royal, Jean-François Macaire voit en la nouvelle région une chance.

Info-éco / Comment les territoires de la Vienne et du Poitou-Charentes peuvent-ils se positionner dans la nouvelle région ?

Jean-François Macaire / C’est une chance de fusionner avec d’autres régions. Dans un contexte économique dégradé, face au manque de réactivité de beaucoup d’acteurs, il nous fallait un réveil. Cette fusion crée une dynamique de projets. Elle engage les acteurs à se rencontrer et à réfléchir à la façon dont ensemble ils peuvent faire face. C’est un déclencheur d’échanges, un catalyseur de dynamiques. Par exemple pour les différentes filières et clusters, ils bénéficient de la rencontre avec les autres. La problématique qui s’offre alors est comment se renforcer sur mon territoire, tout en travaillant avec ses voisins. Des filières prioritaires sont aujourd’hui trop petites pour aller plus loin, trop restreintes en Poitou-Charentes. La métallurgie, l’agroalimentaire, le tourisme, le nautisme, la chimie … nous allons gagner en étant plus nombreux. Poitou-Charentes est un territoire de chasse pour Bordeaux, mais qu’est ce qui empêcherait les entreprises régionales de faire de même sur la Gironde. Il ne faut pas voir ce mouvement que dans un sens unique. Allons vers les autres. Demain, il y aura dans notre région, la métropole Bordelaise, le Sud de l’Aquitaine, le Poitou-Charentes, le Limousin. Cet espace marqué par la ruralité et les villes moyennes sera majoritaire. Bordeaux est peut être une ville prédatrice, mais elle ne va pas faire la pluie et le beau temps. Les villes moyennes doivent s’organiser sur un arc La-Rochelle-Limoges en passant par Niort et Poitiers. Demain, nous aurons une métropole et un arrière-pays. Dans cet espace, nous avons des villes intéressantes, qui devront changer le paysage. Poitou-Charentes a déjà la culture de l’équilibre territorial. Nous aurons à cœur de soutenir le rayonnement de la métropole, mais aussi de faire un équilibre des territoires.

Info-éco / Comment Poitiers peut se démarquer ?

J.-F. M. / Poitiers vit sur l’administration, mais ce n’est plus une méthode gagnante pour elle. Il faut en élaborer une nouvelle. La réforme territoriale accélère le retournement stratégique de Poitiers. Jusqu’à présent, la ville avait des fonctions généralistes sur un petit territoire,  demain, elle aura des fonctions de spécialiste sur un grand territoire. En se spécialisant, elle pourra attirer et créer de l’emploi. Quelles sont les spécialités de Poitiers qui pourraient lui ramener de l’activité : l’environnement, l’éducation et les études en matière d’aménagement du territoire. Sur l’environnement, nous avons un historique de politiques publiques fort sur ce sujet dans la région. Le positionnement  de Poitou-Charentes a été fort sur l’écologie, ce qui n’est pas le cas des autres régions. Nous c’est transversal, c’est le levier pour la création d’emplois de demain. C’est une opportunité. C’est ce qu’on a fait depuis 10 ans, avec un tissu entrepreneurial, l’appropriation du sujet par les filières. La Région est en pointe. Il y a aussi l’électromobilité, même si nous vons eu un échec sur Mia, il y a une vraie dynamique en la matière. L’Etat a reconnu cette place en installant la Dreal, l’Ademe, qui sont complétées par le Pôle des éco-industries, le siège national du Conservatoire du Littoral, le siège national de la LPO … Poitiers peut donc être chef de file sur le sujet. Sur l’éducation, le rectorat est maintenu, mais nous n’avons pas obtenu la direction régionale. Un échec nous permet de rebondir. Nous avons de nombreux autres atouts : l’université, le Cned (sur l’enseignement à distance), le Cndp (avec Canopée et la révolution numérique dans la pédagogie), l’Esen. Tirant les leçons de l’échec (de Jean-Pierre Raffarin) sur la Cité des Savoirs, la région a initié la constitution d’un groupement d’intérêt scientifique. Il a suscité l’adhésion des organismes cités, du rectorat, du laboratoire de sciences de l’éducation et du numérique. La Région est aussi en pointe sur la lutte contre le décrochage scolaire avec le pacte régional pour l’emploi des jeunes, les écoles de la 2e chance (une 3e est en préparation à Angoulême) ou encore le micro-lycée de St-Maixent. Moi, ce qui m’intéresse, c’est ce que nous, élus régionaux, pouvons faire de cette réforme. Je me positionne à la fois à l’échelle de la nouvelle région et en même temps je continue à être celui qui porte un projet de retournement stratégique pour Poitiers.

Info-éco / La fusion des régions générera-t-elle des économies ?

J.-F. M. / Des économies, nous essayons d’en faire à chaque instant, en décortiquant chaque projet. Nous assurons nos missions à effectifs constants. Les agences vont fusionner, sur certaines triplettes, une réorganisation sera nécessaire, mais qui se fera au fil des départs à la retraite, des mobilités. Pour ma part, j’ai déjà commencé à réorganiser le cabinet et le service à l’assemblée, en recevant tout le personnel. Je redeviendrais un élu comme un autre, il n’y aura pas d’institutionnalisation d’un président délégué, mais bien qu’un seul président de région.

Info-éco / Comment ne pas laisser les territoires ruraux à la marge de cette grande région ?

J.-F. M. / Notre bilan parle pour nous sur la ruralité. Chaque territoire a un élu référent et par le biais des contrats de territoire, nous avons pu aider de nombreuses communes au plus proche des habitants. Le plus beau label de notre bilan reste la bourse désir d’entreprendre. C’est un véritable coup de pouce à la création et derrière un accompagnement possible. Prenons-nous en main, nous avons de l’espace, profitons-en. L’espace rural est une chance. Sur le très haut débit, le numérique va changer le monde rural. Nous progressons sur le sujet, chacun apporte les financements nécessaires (Etat, Région, Départements). Pour autant, nous ne négligeons pas les routes et les chemins de fer. Cet ensemble doit permettre au monde rural de penser son avenir.

Info-éco / Quelles sont vos relations avec Alain Rousset ?

J.-F. M. / Je ne le connaissais pas. Après des primaires qui se sont bien déroulées, en développant une vision politique différente, nous avons appris justement à nous connaître. Humainement, nous nous apprécions mutuellement. Sur la politique, il y a des différences, mais elles sont assumées. Il défend beaucoup l’innovation et l’industrie, je lui ai rappelé le soutien nécessaire à l’économie sociale et solidaire. Aujourd’hui, nous avons réussi à créer des convergences. Sur la croissance verte, nous avons aussi une vision partagée.

Info-éco / Comment qualifieriez-vous la liste de la Vienne ?

J.-F. M. / Il y a une bonne représentation des différents territoires. C’est une liste renouvelée, Benoît Tirant (secrétaire du parti socialiste de la Vienne), Anne Gérard (élue à Grand Poitiers) ou Vincent Béguier (maire de Couhé), avec des nouveaux visages. Nous avons aussi voulu l’ouvrir au monde civil, par exemple avec Odile Valko, syndicaliste chez Itron ou Jean-Paul Bonnet (chercheur, fondateur de PPrime).

Propos recueillis par R. Anglument et M. Wojylac

La liste complète en Vienne :

Jean-François Macaire, Reine-Marie Waszak, Cyril Cibert, Anne Gérard, Benoît Tirant, Odile Valko, Vincent Béguier, Myriam Métais, Georges Stupar, Nathalie Estevenet, Jean-Paul Bonnet, Clémence Dauphin, Bernard Grégory, Aida Jaafar, Jean Berger et Laurence Aumon.

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