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Gilets jaunes, l’économie voit rouge !

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Gilets jaunes, l’économie voit rouge !

De manière générale la mobilisation des gilets jaunes est comprise, voire nécessaire pour certains, mais tous déplorent les bloquages qui freinent l’économie locale à l’aube des fêtes de Noël. La rédaction donne la parole à des représentants du monde économique et politique de la Vienne.

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De manière générale la mobilisation des gilets jaunes est comprise, voire nécessaire pour certains, mais tous déplorent les bloquages qui freinent l’économie locale à l’aube des fêtes de Noël. La rédaction donne la parole à des représentants du monde économique et politique de la Vienne.

Karine Desroses, présidente de la CMA

« Les gilets jaunes, nous les artisans nous ne sommes pas contre, mais le mouvement nous empêche de travailler. Ces deux derniers weekends ont engendré une grosse perte de chiffre d’affaires, entre 20 à 40  % pour certains d’entre-nous. Nous sommes confrontés à des problèmes de ravitaillement et en cette période de Noël où certains réalisent la moitié de leur chiffre d’affaires, c’est très difficile. Nous sommes solidaires des gilets jaunes, pour un artisan, cette nouvelle taxe représente près de 150  € par mois, mais nous devons travailler, les entreprises sont fragiles et si nous continuons ainsi, nous filons vers une catastrophe. Les Français sont égorgés par les charges, nous aussi, mais on ne peut pas se permettre de bloquer l’économie. »

Claude Lafond, président de la CCI

« Nous ne pouvons pas rester indifférents face au mouvement des gilets jaunes, mais les entreprises commencent à souffrir de leur action. Ce mercredi, j’ai rencontré une dizaine de chefs d’entreprise de Poitiers sud et Châtellerault qui subissent des problèmes de livraison et expédition. Sabine Jolly-Zimolong, gérante du magasin Joué Club, a déjà perdu 50  % de son chiffre d’affaires qu’elle réalise entre novembre et décembre. Malgré sa légitimité, le mouvement des gilets jaunes reste flou, mais nous constatons qu’il dure et cause des difficultés financières. Néanmoins, nous respectons leur action, c’est l’expression de la base, mais nous ne cautionnons pas les actes violents. Il n’est pas nécessaire de brûler un radar lorsqu’on peut le camoufler d’un sac poubelle ! Le ras bol est profond et parfois maladroit. Pour retrouver le calme, le Gouvernement va devoir agir autrement. »

Plus : Une dizaine de chefs d’entreprise ont été reçus pour exprimer leurs doléances. 2 M€ de CA perdus pour Poitiers sud. Détails sur notre Facebook.

Richard Lazurowicz, président du Medef

« Je trouve que nous sommes dans une période plutôt réformatrice, mais je comprends certains qui en ont ras-le-bol des taxes supplémentaires. La taxe sur le carburant représente pour une personne roulant 12 000  km par an, une augmentation de 4,50 €/mois. C’est la taxe de trop, mais je ne comprends pas que l’on bloque le pays pour cela. A Châtellerault, la situation devient critique, l’activité a sombré, les commerçants déplorent des weekends perdus, les industriels s’inquiètent des retards de livraison et d’expédition. Je n’ai pas de leçon à donner au Gouvernement, mais nous sommes les champions du monde de la dépense publique, il faudrait peut-être y remédier. Ce n’est pas la croissance qui crée l’emploi, mais l’emploi qui crée la croissance. »

Pierre-Etienne Rouet, référent de LREM

« Les affrontements à Paris ne sont pas représentatifs de la situation dans la Vienne. A Poitiers, la situation est plutôt fluide. A Châtellerault, c’est plus compliqué. Je reste vigilant sur la tournure, il y a beaucoup de personnes sincères, mais attention à la récupération. Manifester c’est bien, mais il ne faut pas nuire à l’activité économique. Nous devons respecter et être à l’écoute du mouvement, les revendications sont nombreuses, mais elles tournent globalement autour du pouvoir d’achat. Le Gouvernement tend à apporter des réponses, mais il semblerait que la grille de lecture ne soit pas lisible, fruit d’une accumulation de longue date. Au-delà de la taxe sur les carburants, le fond du problème est plus large, il touche la mobilité au quotidien et je pense aussi que les collectivités devraient se positionner sur le sujet. »

Romain Bonnet, président de LR

« En tant que citoyen, Français moyen, je me suis joint au mouvement des gilets jaunes que je trouve légitime. Nous exprimons notre ras-le-bol fiscal. Nous supportons les efforts, les plus modestes rencontrent des difficultés dès le 15 du mois. Je reste inquiet car le mouvement va se radicaliser, les personnes en ont marre, la taxe des carburants c’était celle de trop. L’attitude du Gouvernement ne fait qu’accentuer le mouvement. Nous vous avons entendu, mais nous ne bougerons pas. Une grande majorité des manifestants est apolitique, ce sont des travailleurs modestes qui ne gagnent que le SMIC et à la fin du mois avec toutes les charges, ils ne s’en sortent plus. L’action des gilets jaunes est d’embêter l’Etat, il est clair que cela va laisser des traces dans l’économie. Par rapport au Gouvernement, je ne comprends pas leur déconnexion totale sur le ressenti des Français. Ils ont une façon de se renfermer sur eux, c’est suicidaire comme attitude. Je suis inquiet sur l’évolution du mouvement tant que le Gouvernement campe sur ses positions. »

Laurence Vallois-Rouet, secrétaire fédérale du PS

« Les gilets jaunes sont la traduction d’une colère des Français, un énervement de la politique actuelle du Gouvernement Macron. Il faut entendre le mouvement et mettre en place une concertation. Je sais que ce n’est pas facile, car c’est un mouvement à plusieurs identités, mais l’échange et l’écoute sont indispensables. Je trouve que le Gouvernement agit avec mépris, ses prises de positions démagogiques n’ont rien apporté. J’attends de voir la suite. »

Propos recueillis par Lydia De Abreu

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