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J.-P. Raffarin devient un leader pour la paix

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J.-P. Raffarin devient un leader pour la paix

Avec lui, tout est une question d’alchimie, rien ne se perd et tout se transforme. Après 40 ans de vie politique, l’ancien Premier Ministre et actuel sénateur de la Vienne quittera l’arène politique pour se consacrer à la paix dans le monde. Une fin pour un nouveau départ dit-il, mais il gardera toujours un pied en Vienne.

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Avec lui, tout est une question d’alchimie, rien ne se perd et tout se transforme. Après 40 ans de vie politique, l’ancien Premier Ministre et actuel sénateur de la Vienne quittera l’arène politique pour se consacrer à la paix dans le monde. Une fin pour un nouveau départ dit-il, mais il gardera toujours un pied en Vienne.

Les murs de son bureau rue des Ecossais à Poitiers, laissent apparaître les traces des anciens cadres. Plus de Jacques Chirac, ni de Une de Libération avec Florence Aubenas, son bureau est presque vide. Cela pourrait paraître triste, mais pas pour Jean-Pierre Raffarin : « C’est une page qui se tourne pour un nouveau départ », rassure-t-il avec sa bonne humeur qui le reflète tant.

La grandeur du tissu humain

En dehors des projecteurs, il se livre sans fard sur son chemin parcouru, les hommes et les femmes qui l’ont accompagné, les projets qu’il a menés, les personnalités internationales qui l’ont marqué, Jean-Pierre Raffarin aime l’humain et c’est pour cela qu’il a décidé de créer une ONG « Leaders pour la paix ». « Nous choisirons deux crises régionales par an afin d’alerter l’opinion. A travers des émissions, des forums, des conférences…, notre volonté sera de développer la conscience de la gravité de la situation sur le plan international. »

Quarante ans de carrière politique, ne peuvent pas se résumer en quelques lignes, néanmoins certaines personnes ont plus marqué l’ancien Premier Ministre, celles avec qui il a construit des amitiés et des histoires au fil de sa vie. Son départ est l’occasion de regarder dans le rétroviseur afin de se remémorer les bons moments, mais pas que. « On le voit dans le départ, même des personnes avec qui j’ai pu avoir des tensions viennent me présenter leur amitié et dire leur estime. Au fond, c’est très important dans un territoire de valoriser le tissu humain qui est sa vraie richesse. » Les maires, ses « premiers interlocuteurs », ils ne comptent pas les abandonner comme ça. « Cette amitié en quelques sortes anonyme, ne peut pas s’arrêter sur le champ. » Même pincement au cœur lors de sa soirée de départ au Sénat. « J’avais l’impression de rentrer du cimetière, j’ai vécu des moments intenses avec de beaux messages. »

Elu pour la première fois en 1977, il n’a pas arrêté depuis, issu de la jeunesse giscardienne, il dit avoir fait beaucoup de mariages, de naissances et d’enterrements, « on a fait la vie ». De nombreuses personnes ont travaillé avec lui, comme Dominique Clément, actuel maire de Saint-Benoît, et directeur de la communication quand Jean-Pierre Raffarin était président de la Région. « J’ai également beaucoup d’amitié pour Claude Moreau mon vice-président et d’autres personnes aujourd’hui disparues auxquelles je pense aussi. Je garde un attachement particulier pour mes collaborateurs, comme Noël Eyrignoux ou Dominique Hummel, un être exceptionnel, sans doute l’un de mes meilleurs partenaires. Sans omettre ceux avec qui j’ai travaillé localement, Alain Fouché, Claude Bertaud, Jacques Grandon ou Lydie Noirault au Sénat. En politique, j’ai accompagné la jeunesse, à l’époque Eric Duboc à l’Assemblée Nationale, il était mon directeur de cabinet à la Région et aujourd’hui Olivier Chartier. » Lorsqu’il a été nommé Premier Ministre sous Chirac en 2002, Elisabeth Morin-Chartier, alors vice-présidente, lui a succédé à la Région. « C’est une femme très engagée. » Parmi les autres personnalités poitevines, il ne peut s’empêcher de citer le maire de Poitiers, Alain Claeys. « Nous avons une relation forte et étrange. » Opposés politiquement, mais très respectueux l’un de l’autre. « Nous étions dans la même école et nous faisions du sport ensemble ! » Sans oublier à La Rochelle, « son petit frère » Dominique Bussereau. « Nous restons dans une grande proximité. »

Sur le plan national, Jean-Pierre Raffarin avoue avoir été intensivement marqué par « la profonde humanité de Jacques Chirac », mais également lors de la libération de la journaliste Florence Aubenas. Tout en se remémorant cet instant, l’ancien ministre se rappelle du regard glacial de Vladimir Poutine, « ses yeux sont deux lasers qui vous transpercent » et dans un autre registre de « la douceur aristocratique de la Reine d’Angleterre ». « J’ai la chance de vivre une collection d’expériences humaines, c’est la vie qui gagne. » Avec Jean-Pierre Raffarin, rien ne s’arrête, tout continue. Tirer sa révérence en politique, signifie un retrait mais pas une retraite. « L’ombre des ainés ne doit pas empêcher les jeunes de capter le soleil. Désormais, je suis persuadé que l’on trouvera la génération qui prendra ses responsabilités. Nous avons un jeune président de 39 ans, il faut avoir confiance en la jeunesse. »

Une influence presque inégalable

Engagé et à la conquête de nouveaux projets à l’instar de René Monory, le département de la Vienne compte de nombreuses signatures Raffarin. Le RICM à Poitiers, l’usine de biocarburant à Chalandray, la prison de Vivonne, la cité judiciaire à Poitiers. « Alain Claeys a été très bon sur ce sujet qu’il a transformé en grande opération d’aménagement, le tout financé par le ministère de la Justice. Je repense aussi aux Fonderies du Poitou pour lesquelles nous avons mené de grosses batailles avec le maire de Pleumartin. » La dynamique touristique du département est en grande partie liée au réseau de Jean-Pierre Raffarin, le Village Flottant à Pressac, c’est lui, mais aussi et surtout Center Parcs aux Trois-Moutiers. « J’ai été déçu par l’échec du projet Naturascope, mais la revente du Futuroscope à la Compagnie des Alpes, nous a permis de rebondir sur ce projet d’envergure. » Homme passionné, il accompagne les projets jusqu’à la concrétisation et même s’il quitte le Sénat trois ans plus tôt, il promet de continuer à suivre de près l’Institut Joël Robuchon. « Aujourd’hui, nous vivons une véritable fracture, une nouvelle donne politique est lancée avec un nouveau président. Si Alain Juppé avait été élu, j’aurai continué, désormais et à 69 ans, il est temps de ne pas perdre son temps. » 

Lydia De Abreu

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