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L’intérim en souffrance

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L’intérim en souffrance

Les agences de travail temporaire sont autorisées à continuer leur activité. En pratique, les bureaux sont fermés, mais les agences assurent la continuité, à l’image de Christophe Ducreau, gérant d’Agentis.

Parmi les établissements recevant du public, les agences de travail temporaire sont autorisées à continuer leur activité. En pratique, les bureaux sont fermés, mais les agences assurent la continuité, à l’image de Christophe Ducreau, gérant d’Agentis. A Poitiers, l’agence emploie 15 personnes, certains sont en chômage partiel, d’autres en garde d’enfant et le restant en télétravail. « Nous continuons de répondre aux intérimaires, aux entreprises, de réaliser les payes, les contrats quand c’est nécessaire … »

Une chute de l’activité

Etroitement corrélé à la conjoncture économique, le secteur du travail temporaire est violemment frappé par les conséquences de la crise sanitaire. « Il y a une chute nette de l’activité de l’ordre de 75 à 80 % », estime le chef d’entreprise. Au niveau national, selon Prism’Emploi (organisation professionnelle du recrutement et de l’intérim), la perte d’emplois imputable à la crise sanitaire s’élèverait ainsi à 557 500 équivalents temps plein entre la première et la seconde moitié du mois de mars 2020. Alors que plus de 750  000 ETP étaient comptabilisés avant le 15 mars, ce chiffre tombe à 199 000 pour la seconde moitié du mois. En détail, les quelques secteurs comme le commerce de détail et la distribution, où l’intérim joue son rôle de remplacement des salariés absents, malades ou retenus à domicile pour assurer la garde des enfants, représentent une très faible part du volume de l’intérim. En effet, ce sont les secteurs de l’industrie (39  %) et du BTP (19 %) qui emploient près de 60 % des salariés intérimaires. Le secteur du commerce de détail, par exemple, représente environ 3,5 % des effectifs totaux. Une situation que confirme Christophe Ducreau au niveau local. « Nous avons eu quelques appels pour des remplacements dans la distribution, l’agroalimentaire, le courrier, mais cela reste marginal. Pour les autres secteurs, le chômage partiel s’applique pour les intérimaires en poste dont le contrat était en cours, mais dont l’entreprise ferme, et ce jusqu’à la fin de leur contrat. Les contrats étant souvent courts, avant la fin du mois d’avril, de nombreux intérimaires vont rejoindre les rangs de Pôle Emploi car ils n’auront pas été reconduits et arriveront en fin de mission. De nombreux postes en intérim qui devaient être convertis en CDD ou CDI ne le seront pas. Tous les recrutements sont stoppés. »

Préparer demain

Sur la reprise, le dirigeant reste perplexe. « Je pense qu’il y aura de l’inertie, un décalage. Certaines activités repartiront plus vite que d’autres, mais en tout cas nous ne reviendrons pas à un niveau de croissance équivalent à ce début d’année 2020 avant plusieurs trimestres. » Pour se préparer à cet “après”, Christophe Ducreau a décidé de proposer à ses recruteurs pendant cette période une formation e-learning sur différents aspects et techniques de recrutement (l’étude de poste, les techniques d’entretien, le sourcing …). C’est le moment de mieux appréhender ou développer l’utilisation d’outils en ligne. « J’avais commencé à mettre en place des outils de télétravail, notamment sur la gestion. Quand je vois ce qui est fait actuellement, je me dis qu’accorder un ou deux jours de télétravail pour certains collaborateurs qui ne sont pas en lien direct avec le public, est désormais envisageable. Ce serait des déplacements en moins. Cette période peut aussi être le moment de réfléchir à une nouvelle organisation. »

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