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Olivier Chartier : « Rapprocher les décisions au plus proche du territoire »

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Olivier Chartier : « Rapprocher les décisions au plus proche du territoire »

Chef de l’opposition au conseil régional de Poitou-Charentes, proche de Jean-Pierre Raffarin, Olivier Chartier, tête de liste en Vienne pour Virginie Calmels, veut une autre politique.

Chartier 2 - 1WChef de l’opposition au conseil régional de Poitou-Charentes, proche de Jean-Pierre Raffarin, Olivier Chartier, tête de liste en Vienne pour Virginie Calmels, veut une autre politique.

Info-éco / Vous allez terminer votre premier et dernier mandat, quel bilan retenez-vous de ces années à la région Poitou-Charentes ?

Olivier Chartier / La Région est un échelon assez méconnu des citoyens, mais il est utile. D’un montant de 650 millions d’euros le  budget du Poitou-Charentes nous permet d’avoir un champ d’actions assez large et concret qui peut changer le quotidien des entreprises comme des habitants.  Sur le bilan politique, je suis assez sévère. Nous constatons qu’en 5 ans, la dette a explosé en augmentant de 90 millions d’euros. Nous avons des recettes fiscales qui sont en hausse du fait de l’impôt nouveau de la carte grise, notamment à cause du choix ne pas avoir recours à la TIPP  — dont Mme Royal se vantait d’être la seule région — , mais de l’autre côté nous avons créé un impôt sur le permis de conduire. Nous avons également une baisse globale des investissements au profit des fonctionnements. Il faut savoir qu’aujourd’hui en Poitou-Charentes, nous avons dépassé le seuil des 30 % de part du budget consacré à l’investissement. Quand Mme Royal  a pris le manche, il était à 45 % et elle s’était engagée à le conserver. La Région n’a pas joué son rôle contracyclique  pendant la crise alors qu’elle aurait pu aider les entreprises locales. Sans omettre le taux de chômage, plus 22 000 demandeurs d’emplois depuis 2010. Nous voyons bien, comme les deux autres régions d’Aquitaine et du Limousin, que nous n’avons pas réussi à donner l’impulsion aux entreprises pour redémarrer. La mauvaise équation, c’est plus de dettes, plus d’impositions, moins d’investissements égale plus de chômage. J’estime que nous n’avons pas joué notre rôle auprès des entreprises. En Vienne, si vous regardez l’étiquetage politique, vous constatez que le Futuroscope, c’est nous, le RICM, le Cnam, le Cned, la prison de Vivonne, Center parcs, et bientôt l’institut Joël Robuchon, c’est encore nous. Je ne connais pas le nom d’une entreprise que Mme Royal a fait venir avec un résultat concret en terme de création d’emplois.

Info-éco / Dernièrement, vous reprochiez au président de la Région d’être dans le déni, de ne pas être combatif pour défendre la Région dans la nouvelle région et vous dénoncez même le non-versement de 33 millions d’euros de subventions. Pouvez-vous développer ?

O. C. / Juste sur une commission permanente, nous avons supprimé 33 M€ de crédits et politiques préalablement votés. Nous avons souvent eu ce constat avec Mme Royal. Nous votons tout un tas de politiques que nous annonçons, car ça permet de faire de la communication et discrètement, plusieurs mois plus tard, nous votons à la fin une délibération annulant les crédits. Les Fonderies du Poitou en sont l’exemple, nous avons voté une aide de 1,5 million d’euros qui a été annulée. Je dénonce un effet d’annonce trop systématique de la part de l’exécutif, c’est du sauproudage qui ne sert pas au territoire. A vouloir toucher à un périmètre trop large avec parfois des subventions à des satellites, des associations clientélistes, nous perdons de l’énergie et de l’efficacité dans la dépense publique. Mia est l’exemple malheureux qui illustre à quel point le choix d’investissement public a pu être hasardeux et commettre de graves erreurs. Au fil des années, la part de budget consacrée à la création de richesses n’a pas cessé de diminuer, alors que de l’autre côté, nous augmentons la dette. Pour moi, c’est de la mauvaise gestion.

Info-éco / Pour vous Mia, a été victime d’un coup médiatique ?

O. C. / Complètement, c’est un coup de communication de Mme Royal. En 2010 avant les élections régionales, elle disait aux salariés d’Heuliez, j’ai sauvé vos emplois, on va vendre 12 000 Mia. Elle a surtout vendu de faux espoirs et malheureusement pas sauvé un emploi. Je lui reproche, alors qu’elle était au conseil d’administration, de ne pas avoir vu assez tôt que l’affaire allait tourner au fiasco, avec 20 millions d’euros d’argent public du conseil régional en jeu. Un politique n’est pas un chef d’entreprise, un homme politique a pour objectif d’être élu, un chef d’entreprise d’être rentable. Les politiques doivent juste élaborer les conditions favorables pour aider les entrepreneurs à créer de la richesse et des emplois.

Info-éco / Votre liste de colistiers est sortie hier, a-t-elle été facile à constituer ? Qui sont-ils ?

O. C. / Nous avons des canevas à respecter par département qui nous permettent de proposer une liste très équilibrée et co-produite par les partis associés, le Modem et L’Udi. Avec Virginie Calmels, nous avons voulu apporter du sang neuf et pas que des personnalités connues dans le sérail politique. L’économie sera l’une des forces de la future grande région, donc il me semblait judicieux d’avoir des personnes issues de la société civile, comme Catherine Moreau-Lathus représentant le monde de l’entreprise départementale et plus précisément du bâtiment. Aujourd’hui, les citoyens ne croient plus trop aux grands discours politiques, mais plutôt aux hommes et aux femmes qui s’engagent. Notre ambition est d’avoir une démarche de partenaires et de rapprocher les décisions au plus proche du territoire en faisant confiance aux entreprises et aux élus locaux, pour faire les bons choix de gestion. Notre slogan : « Génération, nouvelle Région ! », nous représente assez bien.

Info-éco / Vous parlez d’équilibre, comment nos territoires vont-ils trouver leur équilibre dans cette grande région et face à Bordeaux ?

O. C. / Déjà à travers nos hommes. Yves Bouloux, maire de Montmorillon est sur notre liste, comme l’ancien conseiller général et maire de Moncontour, Edouard Renaud, le président départemental des chasseurs, Jean-Louis Bretaudeau, représente le Chauvinois et la ruralité. Nous avons un équilibre rural et urbain. Afin de rendre concret notre projet pour la région, il fallait avoir une liste qui parle au territoire et des personnes qui incarnent des compétences et des expériences.  Contrairement à nos concurrents, nous avons une liste ouverte. Le Parti socialiste propose une liste de militants socialistes. Ensuite nous souhaitons développer l’économie de proximité, à travers les PME, TPE, artisans, commerçants … car c’est eux qui créént la majorité des emplois. Nous allons leur simplifier le maquis d’aides à disposition. Trop de dispositifs tuent les dispositifs. Il faut remettre un équilibre investissement-fonctionnement pour aider les entreprises et les territoires auront aussi un rôle prépondérant dans leur développement. Après l’économie, les infrastructures et le numérique seront nos autres chantiers. La mise à 2×2 de la RN 147 sera l’une de nos priorités.

Propos recueillis par R. Anglument et L. De Abreu

La liste complète en Vienne :

Olivier Chartier, Véronique Abelin, Philippe Rabit, Catherine Lathus, Yves Bouloux, Dolorès Prost, Edouard Renaud, Stéphanie Delhumeau-Didelot, Jean-Louis Bretaudeau, Christelle Delval, Jean-Claude Bonnici, Marie-Laure Prouteau, Lucien Juge, Martine Giraud, Christophe Boissimon, Justine Faroux.

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