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La parité grande perdante des fusions

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La parité grande perdante des fusions

Lorsque la parité n’est pas imposée, la femme disparaît. A chaque crise ou changement, elle est souvent la première victime. Alors que les nouvelles EPCI sont en train de s’installer, les femmes élues, elles, sont mises de côté.

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Lorsque la parité n’est pas imposée, la femme disparaît. A chaque crise ou changement, elle est souvent la première victime. Alors que les nouvelles EPCI sont en train de s’installer, les femmes élues, elles, sont mises de côté.

Avant la loi NOTRe, les chiffres sur la féminisation des instances politiques n’étaient déjà pas très flatteurs. En 2015, en France, les intercommunalités ne comptaient que 8 % de femmes présidentes et seulement 18 % dans l’exécutif … Par contre, 23 % des EPCI avaient un exécutif 100 % masculin … Malgré la difficulté à récupérer des sièges, les conseillères communautaires sont de plus en plus nombreuses (32 %) et souhaitent prendre des postes stratégiques.

Des fusions qui creusent l’inégalité

A l’échelle nationale comme en local, la fusion des communautés de communes a entraîné la diminution du nombre de conseillers et comme la parité n’a pas été imposée, les femmes ont été les premières à être écartées, l’élu restant est souvent le maire qui à 85 % est un homme.

En Vienne, les premiers conseils communautaires qui instaurent les nouvelles intercommunalités ont eu lieu et donnent le ton. La semaine passée, la communauté de communes Vienne et Gartempe a élu deux vice-présidentes sur un exécutif de 24 personnes. La maire de Queaux (et 15e vice-présidente), Gisèle Jean, l’a immédiatement dénoncé sur les réseaux sociaux : « Je pense que nous battons le record de la plus faible féminisation des instances sur la France entière. » Pas sûr, avec l’exemple du Val-de-Marne dont l’exécutif est 100 % masculin …

A Grand Poitiers et Grand Châtellerault même combat. Sur 25 personnes, les bureaux comptent 4 femmes vice-présidentes et 3 déléguées. A l’instar de la maire de Queaux, les élues poitevines n’ont pas hésité à le souligner sur les réseaux sociaux : « 32 femmes élues communautaires sur 91 c’était déjà pas glorieux mais là … pour le suffrage universel et la parité dans les EPCI », insiste la conseillère départementale Sandrine Martin. Sa consœur, Magali Barc constate : « Ce n’est donc pas une question gauche/droite, ni urbain/rural. C’est bien une question de société et le chemin est encore long, très long pour faire évoluer les mentalités de ces messieurs. » L’installation de celle du Haut-Poitou est prévue pour mercredi soir, la tendance mâle est déjà bien amorcée et le conflit qui anime les deux candidats à la présidence laisse peu de place à la question de la parité.

Conséquence de ces fusions, il faudra attendre 2020, les élections municipales puis communautaires pour espérer un peu de changement et peut-être qu’entre-temps le Sénat validera une loi qui imposera la parité à toutes les élections. Si l’instauration de la parité au sein des communes de plus de 3 500 habitants est votée ce sera une nouvelle occasion pour les femmes de rebondir. Rien n’est acquis.

Lydia de Abreu

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