Info-éco/ Vous n’avez jamais caché votre ambition de devenir président et depuis quelques semaines vous jouez votre nouveau rôle. Quels sont vos premiers sentiments ?
Bruno Belin / Je n’ai pas eu de mauvaise surprise, les choses se sont passées paisiblement. La constitution des équipes est faite et nous sommes dans la mise en place du projet départemental. Je m’étais fixé comme objectif d’être prêt pour le premier séminaire des élus de la Vienne qui a eu lieu le 16 avril.
I.E. / Comment se définit ce projet départemental ?
B.B. / La feuille de route s’appuie sur le schéma départemental d’aménagement numérique, le plan jeunesse, pour la santé, le schéma routier, les états généraux de la ruralité, ce sont des axes forts que nous allons développer au fil des années. Notre priorité est de tout lancer avant la fin de l’année. Notre première session a eu lieu le 23 avril et en deux semaines, nous avons pu organiser notre feuille de route et l’enclencher.
I.E. / Vous allez perdre certaines compétences notamment l’économie et l’international, mais vous avez quand même des élus en charge de ces thématiques. Pourquoi ?
B.B. / Dans tous nos sujets, il est question d’économie, 20 % de notre budget est consacré à l’investissement et cela se traduit par le carnet de commande pour les entreprises, la grande évolution en terme d’emploi et la création d’un poste sur l’emploi-insertion. Auparavant l’insertion était uniquement liée aux questions de solidarité, dorénavant, nous accompagnons de l’insertion vers/à l’emploi. Nous connaissons les difficultés, mais il y a une vraie volonté politique. Concernant les relations extérieures, il est exact que nous allons cesser une partie des coopérations internationales, ce qui se faisait avec 17 pays il y a 10 ans, n’est plus d’actualité aujourd’hui. Nous allons rester attentifs aux échanges avec Houston et l’Argentine où des projets sont lancés. Ce sujet fait partie des points que j’ai demandé à Guillaume de Russé d’examiner afin d’évaluer leur utilité.
I.E./ Justement, quelle est la mission de Guillaume de Russé dans son rôle de président délégué ?
B.B. / Il est sur des axes précis. Il est sur les questions de relations extérieures, des grands projets et des fonds européens. Un département, une collectivité, une entreprise ne peut pas se développer si elle est isolée, il faut des relations avec d’autres sans aller au bout du monde. Concernant les grands projets, nous avons les Indiens, Robuchon, la Vienne terre de projets, c’est une réalité depuis trente ans et nous allons poursuivre cette dynamique. Enfin, nous savons qu’il est difficile de lever des fonds. Pour réussir nous devons être dans la file d’attente à Bruxelles, pour ne pas laisser la place à d’autre. Nous aurons les résultats que nous méritons.
I.E. / Pour la première fois le département est composé d’une assemblée mixte, cela va-t-il changer quelque-chose ?
B.B. / J’apprécie surtout le renouvellement car il apporte une vision différente. Par exemple, les deux nouvelles personnes en charge des finances et du budget, Claude Eidelstein et Marie-Renée Desroses, ont un regard que nous n’avions plus au bout de 15 ans. Je connais par coeur la direction des affaires sociales, en mettant une nouvelle femme à l’enfance-famille, une autre élue à la santé, en mettant l’insertion avec l’emploi, nous avons cassé certains modèles et ça apporte. Avec 26 nouveaux élus, nous allons bouger.
I.E./ Autre nouveauté, vous allez proposer des conseils hors les murs ?
B.B. / En effet, il faut toujours expliquer en quoi le conseil départemental est utile. Ça passe par les médias, par nous et par une commission permanente pour montrer que nous sommes au plus près des territoires. La première aura lieu en juin, peut-être à Civray, St Savin, Dangé St Romain et elle interpellera sûrement. Si nous multiplions ce rendez-vous au moins quatre fois, je pense qu’au bout d’un mandat nous aurons réussi à faire passer le message. Terrain et explications, je veux rendre le conseil départemental incontournable.
Propos reccueillis par Lydia De Abreu S.