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Celloz, le matériau de demain

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Celloz, le matériau de demain

François Ruffenach a mis au point un nouveau matériau bio-sourcé, le Celloz. Avec Jean-Michel Gillibert, ils se sont lancés dans la commercialisation d’un premier produit : un panneau pour toiture secondaire et portent un projet à la croisée du développement durable et de la réindustrialisation des territoires.

François Ruffenach n’a jamais baissé les bras. Avec Jean-Michel Gillibert, ils viennent de recevoir le prix de la Création au Concours CréaVienne et leur premier produit devrait dans quelques mois être disponible dans 25 magasins Leroy Merlin. 

Voilà 20 ans que François Ruffenach travaille dans le milieu des matériaux de construction, et celui plus spécifique de la toiture. Avec l’envie d’aller vers des solutions plus “vertes”, il se rapproche de laboratoires spécialisés sur Grenoble et de sa “Cellulose Valley”. Pendant deux ans, il élabore un nouveau matériau à base de fibre de cellulose. « Le Celloz est bio-sourcé, issu non pas directement du bois, mais des déchets de la papeterie et du milieu agricole comme les tiges de maïs ou la canne à sucre. » 

Cette matière première est alors mélangée, termoformée puis protégée. Si les possibilités de créations sont nombreuses, pour son premier produit, Celloz a décidé de commercialiser un panneau pour toiture secondaire. Mesurant 1 m2, il est destiné à couvrir les abris de jardin, de voiture, les garages à vélos … « Ce segment représente 7 % du marché de la toiture. 8  millions de m2 sont posés chaque année. »

Etre bien entouré

Aujourd’hui, les recettes sont au point, le brevet déposé et le projet entre dans sa phase d’industrialisation. Celloz s’appuie sur des entreprises partenaires, mais a acquis le matériel nécessaire à la production des pièces (moules, machine de traitement). Ainsi, l’application de la résine sera réalisé à Ouzilly. « Notre équipement devrait être installé fin octobre dans l’entreprise. En novembre, nous pourrons passer aux premiers tests grandeur nature et à l’industrialisation. Nous visons une commercialisation pour février. » Pour l’acquisition de cet équipement, l’entreprise a reçu le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine. En janvier, la collectivité est également entrée au capital de la société par le biais d’un fonds géré par Aquiti Gestion.

Si le siège de l’entreprise était au départ à Paris, les nombreux contacts en région (matière première, laboratoires de recherche, cluster de la filière bois, architectes …) ont décidé François Ruffenach à s’installer au Centre d’entreprises et d’innovation, sur la Technopole du Futuroscope. « Je savais monter un business plan, réaliser des études de marché … mais être accompagné m’a servi à trouver les bons contacts, être mis en relation avec les bonnes personnes. J’ai également participé à plusieurs concours. C’est une bonne école pour affiner et présenter son projet. J’ai appris à pitcher en fonction des interlocuteurs. Et puis au cours du Circular Challenge, organisé par Citéo, j’ai rencontré Jean-Michel Gillibert, qui finalement m’a rejoint dans l’aventure en devenant associé. Il a apporté sa connaissance des grands groupes, le côté marketing et communication. Aujourd’hui, participer à un concours, même sans être lauréat, c’est un bon vecteur d’information. C’est l’occasion de parler de son projet, de son entreprise, d’être mis en avant et puis de confronter son idée avec d’autres, d’avoir un retour et d’échanger sur les réussites comme les problématiques de l’entrepreneuriat. Le réseautage est une partie à ne pas négliger. » En plus du déménagement, Celloz en a profité pour recruter un ingénieur industriel et devrait également embaucher un commercial et un profil financier. 

Viser plus loin

Autre satisfaction, la société a été sélectionnée pour faire partie de l’accélérateur d’Eiffage. « C’est une belle reconnaissance et nous allons pouvoir bénéficier d’une vitrine importante avec la construction d’un chantier témoin rassemblant différentes innovations visant la réduction de l’empreinte carbone des bâtiments. »

Deuxième point positif, la gamme Tuil’Up a été référencée par Leroy Merlin. Un présentoir spécifique devrait ainsi faire son apparition dès février 2021 dans la cours des matériaux de 25 magasins. Fin 2021, l’entreprise vise les 60 points de vente et la production de 50 000 à 80 000 panneaux. « Les marchés allemands, scandinaves et anglais sont également très sensibles à ces questions et ont des taux d’équipement pour les abris plus importants que la France. » Très léger et très simple à installer, le produit espère aussi se démarquer par son ingéniosité. Un deuxième brevet a été déposé sur le système d’emboîtement. 

Dans les projets, Celloz travaille sur une solution pour ignifuger son produit, en étant la moins nocive pour l’environnement, le tout devant passer ensuite par la case de la certification. D’autres formes, des designs originaux sont également à l’étude, ainsi que d’autres coloris. « Notre solution va dans le bon sens. Avec la nouvelle réglementation, un concepteur de bâtiments a l’obligation d’intégrer des matériaux bas carbone dans la réalisation. » Pour la fabrication de nouveaux moules, des recrutements, l’entreprise pense déjà à sa prochaine levée de fonds, qui interviendra fin 2021-début 2022.

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