Le Futuroscope vient de s’engager sur un plan de développement de 300 millions d’euros qui doit lui permettre de devenir une véritable destination de court séjour au niveau européen. Le projet consiste à densifier l’offre à l’intérieur et à créer un resort à l’extérieur.
Dans cette période compliquée, le Futuroscope vient de signer pour un projet d’envergure, pour un investissement qui projettera le parc dans une nouvelle dimension. « Le Futuroscope doit et peut progresser, affirme Rodolphe Bouin, président du directoire du parc. Cette stratégie offensive doit lui permettre de passer un cap de fréquentation, d’aller chercher les visiteurs plus loin et de les faire rester plus longtemps. Pour cela, il y aura une transformation à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur qui permettra au parc de devenir une véritable destination de court séjour au niveau européen. » Pour permettre ces réalisations, 300 M€ sont mobilisés et un nouveau pacte d’actionnaires est mis en place.
Créer des attractions majeures
Le projet comprend en réalité deux parties : densifier l’offre à l’intérieur du parc et créer une offre resort en extérieur. Le Futuroscope approche aujourd’hui les 2 millions de visiteurs par an. L’objectif est d’en capter 500 000 de plus en cinq ans. « Pour cela, le parc a besoin de sièges additionnels de qualité, des attractions qui peuvent accueillir 1 000 personnes par heure avec une note de satisfaction très élevée (9/10) », explique Elodie Arnaud, directrice des projets. Avec Objectif Mars cette année, le rythme est de construire une attraction majeure tous les deux ans.
La première en 2022 s’intitulera Chasseurs de tornades. « Il nous faut combiner des effets spectaculaires à une histoire qui nous intéresse, note Olivier Heral, directeur de création. C’est l’assemblage des techniques (rotation de la plate-forme, écran led …) qui rendra ce dispositif inédit et par lequel nous emmènerons le visiteur au cœur d’une tornade. »
En 2024, suivra Mission Bermudes. Le sujet mêlant sciences et fiction, les visiteurs seront invités à monter à bord d’un bateau pour une immersion dans le triangle maudit.
Si pour la troisième attraction, la date de 2025 est avancée, les contours de celle-ci ne sont pas encore définis. « Les choses évoluent très vite et tout un univers de nouvelles technologies arrive dont nous aimerions nous emparer. »
Le plan prévoit également de renouveler, moderniser certaines propositions. Ainsi, un nouveau spectacle nocturne prendra place dès 2021. En 2022, ce sera autour du Kinémax et de Chocs Cosmiques. En 2023, le Kube accueillera un nouveau spectacle et en 2024, en surfant sur la vagues de JO, l’Arena Fun Xperiences intègrera de nouveaux sports. Enfin, à l’intérieur du parc, l’expérience visiteur sera enrichie avec de nouvelles installations de land art, une rénovation des restaurants ou encore du nouveau mobilier urbain et notamment d’autres aires de jeux pour les enfants.
Créer une offre complémentaire
Aux portes du parc, sur une partie des parkings actuels, un nouvel espace a été imaginé pour développer l’attractivité du site. « En créant une offre resort, nous espérons faire venir les visiteurs de plus loin et pour plus longtemps avec une hôtellerie thématisée, un parc aqua-ludique et d’autres expériences. » Pour ne pas perdre le lien entre les deux jours sur place, l’hôtel Station Cosmos a été imaginé. « C’est un établissement aux 76 chambres familiales haut de gamme et très thématisées sur le sujet de la conquête spatiale. » L’atterrissage de cette navette spatiale est prévue pour 2022. Elle sera complétée par un restaurant atypique de 200 couverts, l’Hyperloop, doté d’un dispositif théâtral, les plats descendant du plafond à la table par un système de rails et de toboggans.
La deuxième proposition est la construction pour 2023 de 120 ecolodges aux portes du parc. « Les visiteurs cherchent à rompre avec le quotidien. Ici, nous misons sur la tendance de fond de l’hébergement insolite et de la proximité avec la nature. »
Le parc aqua-ludique, l’Aquascope, doit constituer une offre complémentaire d’une demi-journée. « Nous sommes sur des expériences aqua-ludiques aux codes différents. Il y aura l’aspect aquatique marié à de l’immersion, de l’image, de la réalité virtuelle, des effets spéciaux pour créer de nouvelles expériences. »
L’espace de vie sera totalement repensé pour faire le lien entre les différentes activités, entre le parc et les différentes proposition extérieures. Ainsi, 26 000 m2 seront réaménagés pour créer la Plaza. Cette esplanade sera conçue selon les codes des expositions universelles, pour arrondir les angles entre intérieur et extérieur, pour apporter un liant esthétique et artistique entre les activités. Les parkings seront transformés en un lieu original et vivant. Elle permettra ainsi d’accéder à l’Arena (dont 45 dates ont été retenues en été pour un 2e spectacle) et ZéroGravity. « Il nous fallait concevoir ce lieu comme un prolongement du parc, en cohérence avec la marque du Futuroscope. »
Un plan de développement
Pour réaliser cet ambitieux projet, 300 M€ vont être mobilisés. 200 M€ sont budgétés pour le parc et portés par la société du Parc du Futuroscope (rassemblant la Compagnie des Alpes à 55 %, la Caisse des dépôts à 27 % et la SEML Patrimoniale à 18 % contre 38 % auparavant). Un nouveau pacte d’actionnaires a d’ailleurs été signé. 100 M€ seront abondés pour le resort par une nouvelle société détenue par la SEML Patrimoniale (50 %), la Banque des Territoires (45 %) et le Banque Populaire (5 %) à hauteur de 20 M€ et un pool bancaire.
Ce saut doit permettre de générer 75 % de chiffres d’affaires en plus (contre 105 M€ en 2019), d’accueillir 650 000 visiteurs en plus, de créer 300 emplois directs (et 450 emplois induits) et de réaliser 200 000 nuitées supplémentaires en hôtellerie. « Il faut un signal fort tout de suite, 75 % des investissements seront donc réalisés dans les cinq ans, promet Rodolphe Bouin. Et nous sommes prêts à déployer ce projet avec force et enthousiasme. »
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