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Intercommunalités : la carte de la colère

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Intercommunalités : la carte de la colère

Présentée officiellement le 12 octobre, la nouvelle carte de l’intercommunalité est loin de faire l’unanimité. Colère, manque de concertation, incompréhension sur le fond et la forme, les présidents des communautés de communes ont fait entendre leur voix et certains n’ont pas mâché leurs mots.

Interco2WPrésentée officiellement le 12 octobre, la nouvelle carte de l’intercommunalité est loin de faire l’unanimité. Colère, manque de concertation, incompréhension sur le fond et la forme, les présidents des communautés de communes ont fait entendre leur voix et certains n’ont pas mâché leurs mots.

L’objectif de ce schéma départemental de coopération intercommunale est de simplifier les relations et de faire des économies, mais sur le terrain l’équation n’est pas aussi simple. La préfète de la Vienne, Christiane Barret a souligné que cette carte est née des différents échanges qu’elle a eu, « près de 50 réunions et rendez-vous » et que cette proposition n’était pas figée. « Nous avons défini des périmètres d’EPCI (1) à fiscalité propre assez large pour regrouper l’ensemble des services attendus par les habitants, (de 19 communautés de communes, le département passera à 7 EPCI). Nous avons souhaité accroitre les capacités financières et administratives du bloc communal et renforcer l’axe Poitiers-Châtellerault, colonne vertébrale du département pour enfin permettre aux EPCI de bénéficier de dotations financières plus importantes. »

Ainsi, Grand Poitiers deviendrait une communauté urbaine de 192 991habitants avec le Val Vert du Clain, Vienne et Moulière, le Pays chauvinois et le Pays mélusin. Le Châtelleraudais, lui, serait fort de 85 565 habitants avec le Lencloîtrais, les Portes du Poitou et les Vals de Gartempe et Creuse. Les collectivités ont deux mois pour donner leur avis et les modifications qu’elles souhaitent apporter pour une validation de la carte en mars 2016 et une application totale en janvier 2017.

« Quelles économies ? »

Difficile de plaire à tous et le consensus est impossible, alors chaque président y est allé de son petit commentaire. Jean-Pierre Abelin, président du Pays Châtelleraudais, considère que la proposition de la préfète offre une plus grande cohérence là ou le déséquilibre régnait auparavant. « Nous avons besoin d’une agglomération plus efficace, plus solidaire et plus visible. Mais pour réussir, nous devons être consensuels. » Néanmoins, cet enthousiasme n’est pas partagé par Alain Pichon, maire d’Antran, qui au nom de 17 maires des Portes du Poitou dénonce un manque de concertation. « Cette fusion est une injonction » et parle même de « manque de considération des élus ruraux ».

Du côté du pays Civraisien et de Couhé, la fusion semble plus ou moins acceptée. « Nous avons déjà l’expérience d’une fusion, mais il reste encore des ajustements. Ce rapprochement apportera plus de cohérence à notre territoire et nous pourrons avoir une taille plus critique », constate Jean-Olivier Geoffroy, maire de Champniers. André Sénécheau, président de la communauté de la région de Couhé, ajoute : « J’aimerais juste deux colonnes qui m’expliquent les économies que nous allons faire avant et après. »

Leurs voisins, le Montmorillonais et le Lussacois semblent aussi satisfaits. Yves Bouloux, maire de Montmorillon, a souligné qu’ils travaillaient déjà ensemble et qu’aujourd’hui le contexte était favorable à une fusion.

L’affront a été déclaré par le Val Vert du Clain guidé par la voix de Francis Girault, président de la communauté de communes. Sans mâcher ses mots, voire parfois un peu virulent à l’encontre de Christiane Barret. Il estime qu’elle et le député-maire de Poitiers ont travaillé conjointement à la création de cette carte et souligne « qu’aucune consultation sérieuse n’a pas été faite ». Il considère même que la préfète fait part d’un « argumentaire lacunaire, voire erroné ». « Le Val Vert constitue un bassin de vie qui ne se confond pas avec Poitiers. Chez nous, il n’existe pas d’envie de Grand Poitiers. » Alain Claeys, quant à lui, plus posé, a demandé qu’une étude financière soit réalisée sur le taux de la taxe d’électricité, le prix de l’eau, le niveau des impôts locaux, le coût du traitement et de la collecte des ordures ménagères. S’adressant aux nouvelles communes rejoignant Grand Poitiers, il a souligné : « Je comprends les peurs, mais le moment est venu de tout mettre sur la table. L’avenir de la Vienne est indissociable à celui de Poitiers. »

L. D. A.

(1) EPCI : Établissement public de coopération intercommunale

carte vienne intercoW

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