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Les acteurs économiques sous le choc

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Les acteurs économiques sous le choc

Les représentants de Poitiers Le Centre, de la Chambre de métiers et de l’artisanat, de la Chambre de commerce et d’industrie, des Hôteliers de la Vienne ou encore de la Fédération du bâtiment réagissent aux annonces de confinement.

Le Président de la République, Emmanuel Macron a annoncé un deuxième confinement qui prendra effet dans la nuit de jeudi à vendredi à minuit. Les commerces non-essentiels seront fermés. 

Poitiers Le Centre appelle au secours

Pour Pierre-Marie Moreau, président de l’association de commerçants Poitiers Le Centre, c’est un choc. « Je ne m’attendais pas à des restrictions aussi poussées. C’est aussi de l’incompréhension. Le commerce va une nouvelle fois être impacté de façon draconienne. » Il se dit attristé que le seul moyen trouvé pour lutter contre le virus soit le retrait de la vie sociale en fermant les commerces. « J’espère que nous bénéficierons du soutien de tous, de l’Etat, de la municipalité, mais aussi des consommateurs.  » Il souhaite le maintien, voire l’amplification, des aides. «  Les commerces n’ont plus d’argent pour investir dans des solutions de drive ou de clik and collect, il faut aussi les soutenir en ce sens. J’espère que les municipalités comme les communautés de communes répondront à cet appel au secours. » Cela pourrait également passer par un soutien logistique ou de communication (chèques cadeaux, parkings gratuits, drive  …). « Les consommateurs doivent attendre le déconfinement pour leurs achats dans les boutiques, notamment pour Noël. Il faut se serrer les coudes en cette période très importante pour le commerce local. »

Une injustice pour la CMA

Karine Desroses, présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Vienne est, elle aussi catastrophée. « Nous ne voulions vraiment pas que cela se reproduise et c’est un nouveau coup de bambou pour les artisans, qui pourtant ont à cœur la sécurité de leurs collaborateurs comme de leurs clients et qui ont respecté les gestes barrière. C’est une véritable douche froide dont les commerçants n’avaient pas besoin. Les entreprises sont aujourd’hui fragilisées, certaines trésoreries sont à sec, même si la fermeture est d’un mois, voire de 15 jours, la reprise sera dure. Nous espérions travailler correctement pour les fêtes, ce sera compliqué. » Sur les sites internet et les pages facebook, les commerçants progressivement s’organisent pour donner des informations sur la fermeture ou les modalités de continuité de leur activité. « Les systèmes de livraison ou de clik and collect vont se remettre en place, mais ce ne sera pas suffisant. » Sur les aides à venir, la présidente attend les annonces. «  Pour certains malheureusement, cela va juste servir à gagner du temps … En tout cas, la fermeture des petits commerces est vraiment mal perçue par les artisans. Les grandes surfaces peuvent vendre tout ce qu’elles veulent … Les indépendants ne comprennent pas ce décalage et j’ai beaucoup de retours en ce sens, sur ce sentiment d’injustice  … » Seule petite lueur dans ce tableau noir, les fleuristes ont reçu une dérogation pour ouvrir jusqu’à dimanche soir et ainsi écouler leurs stocks pour la Toussaint. La cellule de la Chambre de métiers va en tout cas être réactivée et va s’employer à appeler les établissements fermés. 

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Mauvaise surprise pour la CCI

Du côté du président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne, Claude Lafond, c’est aussi la consternation. « Cela a été une vraie surprise aux annonces du Président. Jamais, je n’aurais envisagé une chose pareille. Une nouvelle fois, les commerces, les bars, les restaurants, les salles de spectacles, les loisirs, l’événementiel sont fermés. Les grands gagnants vont être les plateformes de vente en ligne et les grandes surfaces, au détriment du petit commerce de proximité. Pourquoi eux et pas nous ? Est-ce que les grandes surfaces font mieux respecter les gestes barrière ou la distanciation sociale que les petits commerçants  ? Je ne jette la pierre à personne et je n’ai rien contre les grandes surfaces, mais il faut arrêter de faire porter aux mêmes ce climat anxiogène. Je trouve vraiment dommage que nous ne soyons pas tous logés à la même enseigne. » Il en appelle à la conscience des consommateurs. « Il faut que chacun attende la fin du confinement pour faire ses achats de Noël. J’espère que les commerçants pourront tenir jusque là, je ne sais pas dans quel état ils seront, mais nous seront à leurs côtés. » Seule lueur d’espoir pour lui, le martien des marchés de plein air et couverts. Car pour l’avenir du commerce, le tableau se noircit. « Est-ce que le système économique va encore pouvoir tenir longtemps ainsi ? A quelle hauteur les banques et l’Etat vont accepter de soutenir les TPE ? Aujourd’hui, nous n’avons plus de recettes, donc nous ne pouvons pas payer nos charges, nos échéances … Il y a des reports, mais à un moment il faudra bien payer … » 

Avenir incertain pour les hôteliers

Si certains hôtels étaient restés ouverts pendant le premier confinement, le Manoir de Beauvoir a décidé de fermer pour au moins les quatre semaines à venir. « Ce deuxième confinement ne va pas améliorer la situation déjà fragile et délicate des hôteliers, indique Vincent Guinebretière, directeur du Manoir de Beauvoir et président du Club des hébergements de la Vienne. Même pour les fêtes de fin d’année, la période sera compliquée, voire inexistante. Les devis pour des demandes de séminaires en décembre et janvier n’existent plus et les annulations se font à la chaîne. Certes, nous avons eu du monde pour les vacances de la Toussaint, avec encore plus du dernière minute et plus court que les années précédentes, mais là, même les commerciaux vont éviter les déplacements. » Sur les aides à venir, s’il ne nie pas leur existence et leur nécessité, la situation reste incertaine. « Sur les annonces d’aides, aujourd’hui, nous avons des charges, mais sans recettes à mettre en face. Les reports, c’est reculer avant de sauter. Aujourd’hui nous ne sommes pas en capacité de payer, je ne pense pas que demain nos établissements le seront … »

Le bâtiment attentif aux approvisionnements

Les entreprises sont incitées à ne pas arrêter, le bâtiment pourra continuer de travailler. « Notre protocole est en place depuis plusieurs mois. Des mesures de protection sont appliquées et nous allons continuer en ce sens, indique Jérôme Beaujaneau, président de la Fédération du bâtiment de la Vienne. Cette fois, les entreprises ont à leur disposition tous les moyens pour protéger leurs salariés, il restera à fournir les attestations. » Le point de vigilance sera sur l’approvisionnement. « Les fournisseurs pour l’instant sont ouverts et ont du stock, mais nous serons très vigilants sur ce point car pour travailler il nous faut ce matériel. » Il a un deuxième message à l’attention des particuliers. « Nos clients ne doivent pas avoir peur de nous laisser rentrer chez eux pour effectuer une réparation ou des travaux, nous mettons tout en œuvre pour les protéger aussi bien eux que nous. Il n’y a pas de craintes à avoir de ce côté là. Il faut que l’économie fonctionne. Il y a du travail et le bâtiment est un levier pour éviter que l’économie ne dévisse. »

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