Une première unité de méthanisation est déjà en fonctionnement à Yversay. Une deuxième est en cours de construction sur Migné-Auxances (avec une mise en fonctionnement pour mi-2021). Ce gaz vert, issu des biodéchets, est injecté directement sur le réseau, en proximité. Pour que cette énergie bénéficie au plus grand nombre, le réseau de gaz de la zone de Neuville-de-Poitou et Migné-Auxances est en train d’être relié à celui de Chasseneuil-du-Poitou, par une conduite de 3 km.
Tout a commencé par l’envie d’un groupement d’agriculteurs de monter une unité de méthanisation. « Cette énergie a un vrai potentiel, souligne Florence Jardin, présidente de Grand Poitiers et maire de Migné-Auxances. L’unité traite les déchets issus de la production agricole, mais également de la restauration collective et pourquoi pas d’autres sources … » Le réseau de gaz appartient à la communauté urbaine et GRDF en est le gestionnaire. « Nous avons travaillé avec eux pour relier cette unité aux consommateurs et voir comment injecter directement ce gaz vert sur le réseau et ainsi développer son utilisation. »
L’unité d’Yversay dessert déjà une zone de consommation couvrant Neuville-de-Poitou et Migné-Auxances. Pour accroître encore l’utilisation du gaz, le réseau va être relié à celui sur la zone de Chasseneuil-du-Poitou. « Toutes les planètes s’alignent, se réjouit Renaud Francomme, directeur territorial pour GRDF. Nous sommes sur les territoires, aux côtés des collectivités pour les accompagner dans le développement des énergies renouvelables et notamment de la méthanisation, en développant également son utilisation dans le transport, le chauffage ou encore la cuisine. En 2021, le gaz vert devrait représenter l’équivalent de 10 % de la consommation de gaz de Poitiers. Ici, nous utilisons des ressources locales pour générer une énergie verte, utilisée localement et générant des emplois locaux. C’est cela l’illustration de la transition écologique. » Florence Jardin le confirme : « La boucle est bouclée. C’est aussi être moins dépendants d’énergies fossiles venues de l’extérieur. »
Pour ce projet, GRDF a également voulu être exemplaire dans la réalisation du chantier. « Tout d’abord dans le choix de nos sous-traitants, nous privilégions les acteurs locaux, avec des salariés domiciliés sur le territoire, indique Renaud Francomme. Ensuite, le chantier en lui-même doit être le moins impactant pour l’environnement. Pour nous, l’enjeu est bien de voir comment travailler autrement pour diminuer notre impact environnemental. » Ainsi, la technique de l’enrubannage est mise en œuvre. A la place du sable apporté pour protéger la conduite, une gaine entoure la conduite avant d’être enterrée dans le sol. « Cette technique permet de générer moins de déblais et moins de remblais. Ce sont près de 40 camions qui sont évités entre ceux qui auraient dû apporter le sable et ceux pour évacuer le surplus de matériaux extraits. » Ce sont aussi moins de nuisances pour les riverains. « D’autres opérateurs utilise cette technique, mais c’est la première fois qu’elle le sera par GRDF. L’intérêt est d’avoir un chantier d’ampleur et ainsi de bénéficier de retours d’expériences sur des aspects techniques, économiques et environnementaux. Ce chantier mené sur Grand Poitiers est un laboratoire au niveau national pour GRDF. » Le chantier doit se poursuivre jusqu’à mi-novembre.