Pendant le premier confinement, Frédéric Brousse, propriétaire des food-truck La Frite Belge a cherché comment éviter à ses clients de s’agglutiner devant ses camions pour attendre leur commande. C’est sur internet qu’il a trouvé la solution en prenant les commandes via Messenger.
« J’ai vite été dépassé, je passais mon temps sur l’ordinateur pour prendre les commandes. » C’est alors que l’idée a germé de créer une plateforme de commandes en ligne. Avec deux concepteurs et un hébergeur, tous poitevins, la plateforme Aemporter.fr a vu le jour à la mi-mai. Très vite, Frédéric Brousse a souhaité l’ouvrir à ses collègues restaurateurs sous une forme inédite. En se rendant sur la plateforme, le client se géolocalise et choisit un rayon entre 1 et 10 km autour de lui où il peut voir tous les restaurants proposant ce service. Il clique ensuite sur la page du restaurant, choisit son menu, l’heure à laquelle il ira le chercher, et commande.
Plus de commandes
Contrairement aux plateformes de livraison à domicile, Aemporter.fr ne prend aucune commission sur le chiffre d’affaires. « Nous demandons un prix d’entrée pour créer la page du restaurant où le client a accès à la carte et peut commander. Ensuite le restaurateur paie un abonnement mensuel, et c’est tout. Quand les plateformes de livraison prennent 30 % sur chaque commande, le calcul est vite fait. » A titre d’exemple, depuis le mois de mai, La Frite Belge a enregistré près de 10 000 commandes via cette plateforme et le prix moyen du ticket a augmenté de 30 %. « L’autre avantage, c’est que mes salariés ne sont plus monopolisés par le téléphone pour prendre les commandes, c’est un gain de temps non négligeable pendant lequel ils font autre chose. Le client vient jusqu’à nous, ce qui nous permet d’entretenir ce lien intrinsèque de notre profession. »
En créant Aemporter.fr, Frédéric Brousse ne pouvait pas imaginer l’engouement soudain pour le “click and collect” lors de ce deuxième confinement. Entraînera-t-il ses confrères dans ce nouveau mode de distribution ? Il l’espère, et scrute les dernières annonces gouvernementales et notamment celle qui stipule que « le chiffre d’affaires généré par les ventes en click and collect ne seront pas prises en compte dans le calcul de l’aide au titre du fonds de solidarité pour les commerçants fermés administrativement » (legifrance.gouv.fr).
S. B.